Tu sais, en ce moment, je pleure beaucoup. Tous les jours presque.
Il n'y a pas si longtemps, j'ai créé une nouvelle page sur mon site.
Dessus, j'écrivais une statistique qui me fait beaucoup de mal :
Je passe 80% de mon temps à promouvoir mon travail.
Peut-être que ça ne fait pas sens pour toi, mais pour moi, c'est affligeant.
En tant qu'artiste, mon métier c'est de créer. C'est ce que j'aime, ce qui m'anime, ce qui me fait vibrer. Et je pourrais te trouver un tas d'autres synonymes pour te dire combien je vis pour créer.
Si j'arrête de créer, je me perds. Je ne suis plus moi-même. Certains sont faits pour construire des empires, d'autres pour sauver des vies, moi, je suis faite pour créer.
Alors quand j'ai pris conscience que mon travail (et mes journées) ne tournaient plus du tout autour de la création, j'ai déchanté et mon petit cœur en a pris un coup.
Hier encore, je pleurais en écrivant une news sur ma campagne de précommandes en cours.
Je pleurais et je pleure encore, parce que j'en viens à remettre en question tout mon travail.
"Qu'ai-je mal fait ?" "Qu'est-ce que je n'ai pas fait ?" "Pourquoi est-ce que ça ne marche pas ?" "Peut-être que ce n'est pas fait pour moi finalement"
Seule cette dernière pensée sonne faux. Un mauvais tour de mon tyran intérieur. Je sais que si, je suis faite pour ça. Mais c'est comme si j'étais bloquée. Et tandis que mon esprit se plait à penser que nous sommes maudits, qu'on nous a jeté un sort pour stopper notre évolution, mon mari d'amour me dit :
" Je ne comprends pas, c'est incompréhensible. Tu bosses comme une dingue et ce que tu fais, c'est super. Tu mérites tellement. Ce n'est pas toi. Je ne sais pas ce que c'est, mais ce n'est pas toi. Tu fais tout ce qu'il faut."
Si je passe tout mon temps sur la promotion, c'est parce que c'est le seul moyen pour moi de sortir mes créations de l'ombre. Le problème, c'est que malgré tout ce que je mets en place, j'ai la sensation de rester invisible.
Si tu as lu cet article, tu sais que c'est l'histoire de mes vies. Seule parmi les autres. Peut-être que c'est finalement ce que je dois surmonter dans cette vie. Faire la paix avec ce sentiment, accepter d'avancer sur ce chemin. Seule parmi les autres.
Alors je vais continuer de m'accrocher et de pleurer. Parce que je suis née pour créer. Parce que je fais ce que j'aime malgré tout, même si je le fais à 10%, même si je n'arrive plus à joindre les deux bouts, mais si je pleure tous les jours. Je vais persévérer. Je n'abandonnerai jamais.
Et comme l'a si bien dit Nelson Mandela :
"Un gagnant est un rêveur qui n'abandonne jamais."
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